« Plus que la présence du frelon asiatique, c'est sa rapidité de développement qui inquiète »

Publié le par mairie d'Echenoz-la-Méline

Bernard Reignier a installé son piège sous le figuier. Encore maintenant, il est rem­pli de frelons asiatiques.

Bernard Reignier a installé son piège sous le figuier. Encore maintenant, il est rem­pli de frelons asiatiques.

Les chiffres ne mentent pas. Selon les derniers commu­niqués de l'Union apicole de Haute-Saône, syndicat des apiculteurs, dont Bernard Rei­gnier est membre, 92 communes du département ont signalé la présence de l'insecte. Soixante-douze nids ont été déclarés et trente-sept ont été détruits. « C'est beaucoup pour un phé­nomène dont nous n'entendions pas parler il y a de cela deux ans seulement, sauf dans le sud de la France. Cette tendance est d'autant plus inquiétante que le département voisin du Doubs connaît une véritable invasion. L'Union apicole a pris la mesure du phénomène, mais c'est à cha­cun de jouer un rôle dans cette lutte contre le frelon asiatique », explique Bernard Regnier. « La première chose, c'est de savoir reconnaître le frelon asia­tique. Il a des ailes plus longues que l'Européen, elles dépassent la taille de son corps, et la cou­leur de son abdomen est de couleur orangée alors que l'Eu­ropéen est jaune, et ensuite le différencier du frelon européen qui lui, est inoffensif pour les abeilles. Ensuite, il faut signaler sa présence sur un site internet dédié à cette lutte : lefrelon.com. Enfin, il faut détruire le nid si vous constatez sa présence sur votre propriété», détaille-t-il. Le problème, comme souvent, reste financier, car si l'Union apicole prenait avant à sa charge la destruction des nids, c'est dé­sormais terminé face à la trop grande présence de ces derniers. Désormais, c'est à la charge du propriétaire de faire détruire le nid par une société spécialisée. Cette opération s'élève à 150 eu­ros environ. 
Moins coûteux que la destruction du nid déjà en place, Ber­nard Reignier recommande le piégeage des frelons asiatiques, surtout de la reine fondatrice avant qu'elle fonde sa colonie. « Nous avons appris, avec le syndicat, à fabriquer un piège spécial frelon asiatique. C'est un système d'entonnoir dans lequel l'insecte est attiré, per­sonnellement je mets de la bière et de la confiture, et ne peut plus ressortir. L'automne est la bonne saison pour piéger la reine fondatrice, car elle circule beaucoup pour chercher des protéines pour l'hiver qu'elle va passer seule. Le printemps est aussi très propice, car elle se déplace beaucoup égale­ment pour fonder une nouvelle colonie. En dehors de ces périodes, les pièges peuvent affaiblir une colonie, mais rien de plus », pour­suit l'apiculteur. Chacun peut fa­briquer un de ces pièges pour lutter contre cette espèce 
nuisible. Les tuto­riels sont nombreux sur internet et cela per­mettra à chacun de participer, à moindres frais, à cette défense de nos abeilles si importantes pour notre écosystème. Propriétaire de douze ruches qui ont permis trois récoltes, entre mai et juin en miel d'acacia et de tilleul, Bernard Reignier est conscient de cet écosystème très riche qu'il faut préserver sur la commune. 
« A Échenoz-la-Méline, nous avons une chance exception­nelle pour les abeilles, nous sommes une des rares com­munes à ne pas avoir de cultures à proximité immédiate, ce qui veut dire pas de produit phytosanitaire. De plus, nous avons une flore importante avec beau­coup d'acacia, de tilleul, d'aubé­pine, mais également beaucoup de lierre dont la floraison se fait en automne, ce qui permet une nourriture supplémentaire pour les abeilles avant l'hiver. Cela évite à l'apiculteur de nourrir les colonies et de maintenir un processus entièrement naturel que l'on ne trouve pas ail­leurs et bien sûr, la qualité du miel est exceptionnelle », souligne-­t-il. Gilles Cholley, autre apicultèur amateur que nous avions rencontré l'été dernier sur le même sujet, constatait jusqu'ici l'absence de l'insecte à proximité de son rucher installé du côté de Sol­borde. Il nous a contactés pour nous signaler que quelques in­dividus ont été pris dans un de ses pièges. Preuve supplémen­taire, s'il en était besoin, que la propagation est en marche à Échenoz-la-Méline, comme en Haute-Saône. 

La Presse de Vesoul du 02/11/23

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