Trop de personnes pénètrent dans la grotte de la Baume, pourtant fermée
Le milieu souterrain est un milieu fragile. Tout dérangement ou modification même minime peut entraîner une destruction irréversible. Photo DR/F. SCHWAAB
Carole Simon, conservatrice du réseau cavités à chiroptères, a informé les élus des actualités sur la grotte de la Baume qui fait partie d’un réseau de réserves pour la protection des chauves-souris composé de la grotte de la Baume-Noire (70), Beaumotte (70), Cirque (25), Creux-à-Pépé (25), Chenecey (25) et de la Baume (39).
Ce réseau de sept réserves naturelles régionales permet de préserver les chauves-souris, d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel, d’assurer les suivis scientifiques et d’animer des actions de sensibilisation à l’environnement.
Une vingtaine de personnes
En 2020, une étude de fréquentation humaine a eu lieu sur la cavité de la Baume à Échenoz-la-Méline. Face à une recrudescence d’indices de présence (creusements, apports de déchets observés), il a semblé pertinent à l’association d’évaluer l’ampleur de la fréquentation humaine dans cette cavité protégée : « Les résultats montrent que si les grilles à l’entrée permettent de limiter la fréquentation humaine, elles ne l’empêchent pas totalement puisqu’environ 20 personnes ont été observées entre avril 2019 et mai 2020 », note Carole Simon.
Une étude du trajet des vols en 2021
Le renforcement de la surveillance est donc prévu pour favoriser la rencontre avec les promeneurs et les sensibiliser à la préservation du patrimoine de la réserve. Car le milieu souterrain est fragile : « Tout dérangement même minime peut entraîner une destruction irréversible des concrétions, des vestiges archéologiques ou de la faune. Mammifères les plus représentatives du milieu cavernicole, les chauves-souris utilisent les cavités pour réaliser une partie de leur cycle de vie, mais doivent chercher leur nourriture à l’extérieur ».
En 2021, une étude sur les routes de vol empruntées par les chauves-souris pour passer de leur gîte à leurs zones de chasse sera réalisée. Elle permettra d’identifier les éléments des paysages, comme les haies et les cours d’eau, et les zones peu éclairées favorables aux espèces de la réserve et de les prendre en compte dans les futurs projets d’urbanisme.
Est Républicain 07/03/21