« On est bien chez Jeanine »

Publié le par mairie d'Echenoz-la-Méline

Dimanche 2 septembre, le bar-tabac-épicerie tenu par Jeanine Vauge au cœur d’Echenoz-la-Méline a fermé ses portes. Définitivement.

Une clientèle d’habitués et de gens de passage fréquente le commerce. Photo ER

Hubert descend les marches du commerce de Jeanine Vauge dans le centre d’Echenoz-la-Méline. Un paquet de cigarette à la main, il rejoint sa voiture.

« Encore un commerce de village qui ferme, c’est dommage. C’était sympa aussi de venir boire un verre le soir avec les copains, à proximité du ruisseau ‘’la Méline’’», confie cet habitué. Il est relayé par Daniel, retraité, habitant de Navenne : « Je viens chercher mon pain, le journal. Et je bois mon café tout en tendant l’oreille pour connaître les dernières nouvelles du secteur. Je viens ici depuis 25 ans. Après je devrai aller en ville ». Il n’est pas enchanté.

La fermeture définitive de l’endroit surviendra ce dimanche, après un pot de retraite organisée par la patronne ce samedi avec ses plus fidèles clients. « J’aurai donné 31 ans au service des autres », s’exprime avec émotion la gérante à quelques jours de la retraite. Le lieu sera transformé en deux appartements par son fils. « J’aurai préféré garder le commerce pour ma mère », signale Franck Vauge. « J’avais entamé des transformations mais trop de contraintes ont rendu ce projet impossible à réaliser ».

Lieu de rencontre

Paulette, installée depuis 57 ans à Echenoz regrette cette fermeture : « Je suis une des premières clientes. J’ai fait mes courses tant que l’épicerie était ouverte, c’était pratique. Maintenant je dois aller en grande surface. Je suis tributaire de quelqu’un pour m’y emmener ». Après sa sortie, Jeannine, une autre cliente annonce : « J’ai de la peine. Depuis huit ans que je suis ici, cet endroit m’a permis de nouer des contacts ». « On faisait nos anniversaires », ajoute Micheline, une autre habituée. « Aujourd’hui, la commune est devenue une ville-dortoir, les jeunes ne s’arrêtent que pour le tabac, plus de contact », déplore la patronne.

Jean-Marc, technicien, arrive avec son fils Noa, huit ans, pour quelques achats. « Cela va être la misère une fois que Madame Vauge aura fermé. J’aimais bien prendre un jouet ou une revue pour mon fils. Il faudra retourner en ville ».

Côté bar : « C’est un lieu de rencontre que l’on va perdre », clame Patrick, chauffagiste qui vient depuis 30 ans. « Ça m’embête vraiment », ajoute Dominique, fabricant de matelas. « C’était pratique pour les cigarettes et boire un verre sans prendre la voiture ». « Mais surtout, chez Jeanine, il y a de l’écoute et de la confiance », conclut Régine, de Vesoul.

Yves Martin, maire de la commune, s’attendait à cette fin. « On aurait souhaité garder une épicerie de dépannage. Mais l’activité est difficile avec les grandes surfaces proches. Nous serions intéressés par la licence IV du bar et la mettre à disposition des associations, mais pas de nouvelle pour le moment. »

La seule nouvelle sûre, c’est que Jeanine Vauge approche à grands pas d’une retraite bien méritée, non sans une pointe de nostalgie.

Est Républicain Xavier COLLIN

Publié dans Archives

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