Notre Beaubourg à nous
« TROIS ANS DE MATIÈRE GRISE », dixit le maire Yves Martin, puis deux ans de travaux. Et nous y sommes : demain, à 17 h, sera inaugurée la fameuse maison communale d’Échenoz-la-Méline, présentée comme « le projet phare » du mandat municipal débuté en 2008.
On le sait, ses lignes épurées et ses volumes cubiques, qui tranchent avec les habitudes, n’ont pas soulevé l’enthousiasme de tous les cœurs mélinois. « C’est résolument moderne. C’est notre choix. Après, tout ce qui est esthétique et visuel, ça reste très subjectif », commente Yves Martin, qui veut surtout retenir « la fonctionnalité et la qualité des matériaux. »
Le maire insiste : « C’est un bâtiment qui intègre toutes les nouvelles normes HQE (Haute qualité environnementale) et BBC (Bâtiment basse consommation). On a aussi intégré toutes les nouvelles politiques de l’État, comme l’accessibilité. »
Une vingtaine de candidatures avait été retenue. C’est un architecte de Pesmes travaillant auparavant à Besançon qui finalement, a décroché le pompon. « On en a profité pour requalifier tout le quartier. L’ancienne mairie faisait écran, la nouvelle s’inscrit dans la pente et dégage la perspective. »
Yves Martin met un point d’honneur à défendre son bébé, sur lequel il a tant investi, économiquement comme politiquement : « Ce ne sera pas simplement une mairie, mais bien une maison communale… »
Sur les 1.200 m² de surface, 40 % seront dédiés à la municipalité, 5 % aux locaux techniques, 25 % à l’accueil des loisirs, périscolaire ou extrascolaire et 30 % aux diverses associations. Avec en sus, ce hall d’accueil où est promise une succession d’expositions mensuelles.
Le maire mélinois prolonge sa vision des choses : « Cela doit être un lieu de rencontre, une curiosité. » Une curiosité de 3 millions d’euros, dont 2 M€ à charge de la commune. « On doit attendre la réception définitive des travaux pour chiffrer au centime près, mais on sera bien dans ces estimations. On affichera tout ça à l’automne. »
Le coût n’a rien d’anodin. Yves Martin ne s’en cache pas : « La commune va s’endetter mais raisonnablement, comme tout ménage ou toute famille qui construit sa maison. » Une maison qui sera éclairée jusqu’à minuit tous les jours. Avec sur ses colonnes, du bleu-blanc-rouge. Cocorico…
« Alain Chrétien a parlé de Notre-Dame de la Motte comme de la Tour Eiffel de Vesoul, on dira que nous avons notre Beaubourg à nous ! », glisse en un clin d’oeil osé le maire mélinois.