Le plaisir de distiller
Grâce à Serge, 77ans, la tradition est respectée.
Début octobre, un parfum grisant plane dans les rues autour de la mairie. Installé dans un petit local derrière la bibliothèque, le serpentin de l'alambic municipal, fonctionnant au gaz, donne vie goutte après goutte au nectar. À l'image de Serge, 77 ans, les bouilleurs de cru mélinois distillent des poires ou prunes. « C'est une tradition qui perdure à Echenoz, mais il me semble que nous sommes, malgré tout, de moins en moins nombreux à fabriquer de l'eau-de-vie et à en boire », avoue Serge. La campagne est ouverte du 1er octobre au 30 avril 2010, la location de l'alambic par la municipalité d'Echenoz-la-Méline est de 15,24 € la journée tout en respectant une réglementation drastique. En effet, « chaque bouilleur de cru doit au préalable établir une déclaration en douane », insiste Serge. « Les douanes facturent 75 € les 1.000 degrés, soit pour une eau-de-vie à 50 degrés environ 3,25 € le litre ». Un coût de revient certain, mais le plaisir reste intact. « Depuis 1979, je distille à Echenoz avec la qualité de mes fruits, cette année la cuvée devrait être excellente », déclare avec un grand sourire Serge. Sélectionné par le bouilleur de cru, le meilleur des prunes et poires attend patiemment dans les tonneaux l'heure où il sera déposé dans la marmite juste à côté des cuivres brillants.
Dernier petit conseil : ne faites pas votre gnôle vous-même, c'est illégal.