Sécheresse et pollution menacent la Méline
Les conséquences de la sécheresse seront abordées lors de la prochaine Assemblée Générale, courant octobre, selon Annie Pairon, Présidente de « La Méline »
A l'heure où l'interdiction de pêcher vient d'être décrétée par la préfecture de Haute-Saône pour préserver la faune piscicole, et ce, du 20 août jusqu'au 18 septembre, date de fermeture officielle dans les cours d'eau de première catégorie.
Annie Pairon, présidente de la société de pêche « La Méline », témoigne sur la situation de la rivière qui traverse la commune : « Cela fait trois ans que nous nous inquiétons pour le débit de ce cours d'eau parfois de petits tronçons à sec, comme cette année, en amont du petit pont rue de Solborde". Bien sûr, le sol karstique est aussi à l'origine de failles dans lesquelles l'eau peut s'écouler, mais certains affluents de la Méline, à sec à cause de la sécheresse, à l'image de la résurgence de la grotte de Solborde, n'arrangent rien. Heureusement, en aval, l'écoulement réapparaît par capillarité et peut-être par une résurgence de la nappe phréatique.
« 2022 n'est pas la pire des années que nous ayons connue, mais la répétition du phénomène est inquiétante ». Plus inquiétant encore pour la présidente, c'est la combinaison entre ce niveau bas de la Méline et la pollution qu'elle subit en tant que rivière en zone urbaine : « Il n'est pas rare de trouver de multiples déchets comme les lingettes ou des restes alimentaires comme des coquilles de moules ... La négligence est au moins aussi dangereuse que la sécheresse ». Et pourtant, l'association « La Méline », qui est autant une société de pêche qu'une association de préservation et de surveillance du milieu aquatique, multiplie les efforts pour garder ce cours d'eau en bonne santé : Cela passe par le prélèvement de déchets, la prévention dans les écoles, les conseils apportés aux habitants : « les riverains de la Méline ont des devoirs quant à l'entretien du cours d'eau, notamment pour le faucardage, les anciens le faisaient beaucoup. Mais il est vrai qu'il y a des règles à suivre, c'est pour cela qu'on peut nous demander des conseils, à la DTT aussi (la Direction départementale des territoires) qui ont publié un très bon guide pour l'entretien des cours d'eau». Détufage pour éviter un risque de débordement de la rivière en cas de crue, faucardage pour faciliter l'écoulement et dernièrement revégétalisation des berges (au niveau de la place d'Armes), pour réduire le lit de la rivière et accélérer son écoulement réduisant les risques de réchauffement de l'eau à l'origine du tuf ... Voici quelques-unes des opérations faites ces dernières années sur le cours d'eau et auxquelles « La Méline» a été à l'origine ou associée.
Concernant l'interdiction de la pêche décrétée par les services de la préfecture, pas de déception : « En tant que société · privée, non affiliée à l'Aappma .(Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques), c'est-à-dire la Fédération de pêche de Haute-Saône ; nous avions arrêté la pêche dès juillet, comme chaque année » selon Alain Pairon, trésorier de l'association « et puis, les pêcheurs sont des amoureux de la nature, personne n'aurait idée de pêcher dans de telles conditions. D'ailleurs l'interdiction a été demandée par la Fédération départementale de pêche ».
Direction départementale des territoires : 24, boulevard des Alliés, Vesoul, tél. 03.63.37.92.00. Société de pêche « La Méline » Contact: Annie Pairon, présidente, tél. 09 84 36 81 06
La Presse de Vesoul du 01/09/22