En rémission d’un cancer, Gabin, 11 ans, a vogué en Méditerranée avec les Voiles de l’espoir
« J’ai pu me baigner avec les poissons, voir des dauphins », raconte Gabin Calley avec ses parents, Stéphanie et Hervé. Photo ER /Eleonore TOURNIER
Une semaine, au large, pour couper. Décompresser. Loin, très loin de l’hôpital, des interventions chirurgicales, des traitements… Depuis 2001, l’opération Les Voiles de l’espoir permet à des enfants en rémission de cancers et leucémies de naviguer en toute insouciance, pendant une semaine au large de La Côte d'Azur. Gabin Calley, 11 ans, a participé à la 11e édition du 18 au 25 juin 2022. Sept jours sur un catamaran, en pleine Méditerranée, avec des soirées à thème à quai : fluo, pirate, héros de bande dessinée… Une première pour le garçon, domicilié à Échenoz-la-Méline, qui n’avait jamais mis les pieds sur un bateau (hormis au lac de Vaivre-et-Montoille) et qui n’était jamais parti aussi longtemps loin de ses parents. Surtout, un merveilleux souvenir. « C’était bien. J’ai pu me baigner avec les poissons, voir des dauphins », raconte-t-il, tout sourire.
« On lui disait “courage, courage” mais il en avait marre ce qui est normal »
Atteint d’un ostéosarcome -un cancer des os diagnostiqué en décembre 2020, suite à l’apparition d’une boule à l’avant-bras- Gabin a été hospitalisé jusqu’en juin 2021 au service « hématologie oncologie pédiatrique » du CHU Minjoz de Besançon. En plus d’une chimiothérapie, il a subi deux opérations : une en mars 2021 pour ôter sa tumeur et une greffe osseuse en février dernier. En rémission, le jeune Haut-Saônois effectue toujours des batteries d’examens tous les trois mois : IRM, prises de sang, radios des poumons… Pas toujours simple à vivre quand on a 11 ans. « Jusqu’en juin de l’année dernière, ça allait. Il restait trois semaines de traitement. Il ne voulait plus y aller du tout. Il ne voulait plus manger. Il ne voulait plus qu’on le pique dans sa chambre. Il avait des nausées avant d’arriver. On lui disait “courage, courage” mais il en avait marre ce qui est normal », se souviennent Hervé et Stéphanie, ses parents.
« Pour eux, ce sont des moments magiques ! C’est vraiment super tout ce qui est fait »
D’où l’importance de maintenir des moments de détente, « hyper importants pour se changer les idées ». À l’hôpital, Gabin a bénéficié de cours de 30 minutes par jour et d’activité physique adaptée. « Quand on fait deux heures de fléchettes et de tir à l’arc, les deux heures passent plus vite que de rester dans le lit », note Hervé Calley. En septembre dernier, le Mélinois a vu la patrouille de France voler à la base aérienne de Luxeuil-les-Bains. Il a également rencontré Grand Corps Malade à Dijon, grâce à l’association Sourire à la vie. « Pour eux, ce sont des moments magiques ! C’est vraiment super tout ce qui est fait. Malheureusement, on connaît ça quand on est confronté à la maladie », glissent ses parents.
Bientôt, l’association « Rêves » devrait lui permettre de découvrir la plongée. Sur le plan scolaire, après avoir bénéficié pendant six mois d’un robot de téléprésence lui permettant de suivre la classe à distance, Gabin a retrouvé ses camarades, à temps complet, lors de la dernière rentrée. Très bon élève, il s’apprête à entrer en 6e au collège René Cassin. « J’ai hâte », confie-t-il.
Est Républicain 30/07/22