Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs

Publié le par mairie d'Echenoz-la-Méline

Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs
Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs
Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs Marc Paygnard, d’ici et d’ailleurs

Il aurait pu se contenter de poinçonner les tickets des passagers du train Luxembourg-Paris, son premier métier. C’était sans compter sur le virus de la photographie. Marc Paygnard aura ainsi été le dernier à photographier l’ex-officier SS Joachim Peiper, à Trapes, village de Haute-Saône où il disparaît trois jours plus tard, le 14 juillet 1976, dans un incendie qui alimente encore la polémique 43 ans plus tard. Une image prise opportunément en douce avec son Leica. L’identité du criminel de guerre, percée à jour, mobilisait la vindicte aux alentours.

Toujours entre deux bouquins

Pour autant, le photographe n’est pas de ces paparazzis avides de photos volées et de coups montés. Il est de la grande tradition des humanistes, représentée par Robert Doisneau, Édouard Boubat ou Willy Ronis qu’il n’a cessé de côtoyer au cours de sa carrière à l’agence Rapho où l’avait invité Jean Dieuzaide. « Je suis le dernier des dinosaures », se marre-t-il, à 74 ans, dans sa maison d’Échenoz-la-Méline, près de Vesoul.

Un survivant très actif, toujours entre deux bouquins - il en a publié une bonne trentaine - et qui redécouvre parmi des dizaines de milliers de photographies les images de ses reportages au long cours effectués dans une soixantaine de pays. L’Afrique en particulier, une photo d’un village Dogon ou du village lacustre de Ganvié, au Bénin. Celle du « Seigneur » du plateau des Mille étangs, aussi. À force d’arpenter ce coin de Comté, il leur a donné des petits noms, « Hemingway », « Jean Reno »… parce que c’est lui qui a déniché le site pour le tournage du film « Les rivières pourpres ». Originaire de la Lorraine des trois frontières, photographe au Républicain Lorrain puis à L’Est Républicain, Paygnard est arrivé à Vesoul en 1973.

« Il a fallu que je cherche sur une carte et quand je suis arrivé, je me suis rassuré en me disant que j’en avais pour deux ans avant de retrouver l’animation de Nancy. » C’était sans compter sur l’attachement suscité par ce monde rural et des paysans d’un autre temps, travaillant avec bœufs et chevaux. « J’ai été fasciné. Je m’en suis fait des amis. C’étaient des gens tellement enrichissants. Sans avoir jamais quitté leur étang, ils connaissaient tout de l’existence. Mieux que nous qui sommes aujourd’hui informés de tout ! »

Au MoMA et au TOP museum

Curieux de tout justement et surtout des êtres, Marc Paygnard, soutenu par son épouse Guilène, n’a de cesse de vous convaincre aujourd’hui que la Haute-Saône est « the place to be », riche de talents, de personnalités et de coins de nature absolument uniques. C’est grâce à lui que le village de Noroy-le-Bourg brille au firmament de la photographie contemporaine avec l’image d’un balayeur de neige, entrée dans les collections du MoMA de New York et du Tokyo photographic art museum. « Mais celle qui s’est le mieux vendue, c’est le poster Ikea de sacs d’épices sur un marché Algérien. Elle a été "best" de l’année… J’en aurais eu une vingtaine comme ça dans ma carrière », rêve-t-il tout haut.

En attendant, l’artiste s’est pris de passion pour le cirque Pagnozoo auquel il consacre une série au long cours, tout en courant les entreprises du département pour une commande et en photographiant les oiseaux du lac de Vaivre lorsqu’il n’a rien d’autre à faire… « Je ne comprends pas les photographes qui arrêtent tout du jour au lendemain. Moi, je serais malheureux sans faire de photo ! »

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