Attention, chiens méchants
G Vion , adjoint à la sécurité publique :
"Nous avons peur qu'il arrive quelque chose de grave !"
À Echenoz-la-Méline, un husky et un labrador en liberté sèment la peur rue du Pont du Diable. La municipalité tente de trouver une solution avec leur propriétaire.
Un an que ça dure. Dans un premier temps, Gérard Vion, adjoint aux finances et à la sécurité publique d'Echenoz-la-Méline a voulu s'arranger à l'amiable. Mais là, il passe à l'offensive.
Des courriers à la mairie, des mains courantes au commissariat de police... Le problème ? Deux chiens, de type husky et labrador, laissés souvent en liberté devant chez leur propriétaire, rue du Pont du Diable. Cette voie, située près du stade, est empruntée régulièrement par des joggeurs ou des cyclistes. Qui doivent faire face à l'agressivité des deux chiens.
Comme en témoigne Christelle, 46 ans : « Un soir, je faisais mon footing. Arrivée dans cette rue, le husky a foncé droit sur moi. Par réflexe j'ai mis mon bras devant mon visage pour me protéger. Il a tenté de me mordre la main. » Par chance, elle avait des gants. Ensuite, elle est restée immobile alors que le chien continuait à aboyer et à grogner devant elle. « Heureusement, un voisin est sorti armé d'une trique, il l'a fait fuir. » Elle a vraiment eu peur et ne s'aventure plus à cet endroit à pied. Elle a alerté la police : « Moi, je suis restée sans bouger car je savais ce qu'il fallait faire mais imaginez un enfant ! »
Trop c'est trop
La dernière plainte date du 21 novembre. Trop c'est trop. « On a déjà envoyé un courrier. Et même pris deux arrêtés municipaux. Rien n'y fait. Nous avons vraiment peur qu'il arrive quelque chose de grave », confie Gérard Vion.
Des arrêtés qui stipulent que ces chiens doivent être placés en fourrière.
Alors jeudi, Gérard Vion a décidé d'agir. Il s'est rendu accompagné de policiers et des pompiers chez le propriétaire des chiens, Anthony Fuster, 25 ans -que nous n'avons pas réussi à contacter-. Arrivé là-bas, il trouve porte close. Mais le labrador, lui, est bien là. Divagant. « On avait peur, il grognait et montrait les crocs ! », explique l'adjoint.
Après avoir essayé de l'attraper avec un lasso, un vétérinaire s'est déplacé sur les lieux. « Il l'a endormi en lui donnant une boulette avec un somnifère dedans. »
Sauf qu'à ce moment-là, le propriétaire rentre avec son père. Les deux hommes prennent vite la bête et l'emmènent à l'intérieur de la maison. Gérard Vion ne peut plus rien faire...
Il est allé porter plainte au commissariat de police pour non-respect d'un arrêté municipal.
Un des chiens devrait être accueilli aujourd'hui à la SPA "Boules de Poil"
Entendu au commissariat, le propriétaire des chiens a pris des engagements verbaux envers la municipalité. Il promet de se séparer dès aujourd'hui de son husky mais garde le labrador, avec qui il s'engage à suivre des cours de dressage.
Le husky, lui, devrait être conduit à la SPA Boules de poils à Dampvalley-lès-Colombe ce matin. « J'espère qu'il tiendra parole », confie l'adjoint.
À la SPA, on se prépare à recevoir le chien. Mais le président Bernard Armand prévient : « C'est un chien qui doit retrouver confiance. Il lui faudra du temps. Quand il n'y aura plus aucun risque nous l'ouvrirons à l'adoption. »
Est Républicain :
Emilie FIEROBE avec notre correspondant local Jean-Charles CHEVASSUS