PARCOURS D’AMITIE

Publié le par mairie d'Echenoz la Méline

 

Aujourd’hui septuagénaires, ils se souviennent :

« Ce qui nous a tous uni, c’est l’école »

quand l’amitié fait école…


On ne badine pas avec l’amitié. Ce titre là pourrait être mélinois. Et si, comme les belles valeurs, elle n’a pas attendu le nombre des années pour éclore, celle unissant la poignée de conscrits réunis dans le jardin de Michel Drouhin ce week-end a suivi son cours bien après avoir fait ses classes sur les bancs de l’école communale, quelques soixante ans auparavant.

 

Faisant fi de la pluie, ils ont fêté ensemble leurs soixante et onze ans, arrosant cette journée de retrouvailles de joyeux souvenirs et d’histoires aussi savoureuses que le repas auquel chacun avait apporté son obole.  La représentation a vécu sa première édition pour le soixantième anniversaire de la troupe, « l’âge, sourit Arlette Monasson, où l’on prend le temps de renouer des liens ». Et notamment ceux de l’enfance, période porteuse de toute une vie.

 

Aucune nostalgie chez ces conscrits là ! Simplement le bonheur de revisiter le village et la mémoire, chacun là aussi contribuant à enrichir le souvenir et l’anecdote. Le tout servi sur photos, celles conservées par Dédée Soleil, installée à Chambéry, mais demeurée mélinoise de cœur.

 

Plusieurs comme elle ont bâti leur vie ailleurs, à Hyères, Grandvillars ou en Charente. Mais ils reviennent fidèlement entourer les « enracinés » : Claude Monasson, Claude et Yvonne Goyard, Maurice Marche, Philippe Ploix ou Huguette née Courtois de Pusey… pour cet immanquable rendez-vous.

 

  Les filles, et si vous y étiez aussi ?

 

C’est qu’ils en ont trotté tous ensemble dans les rues du village et le long des coteaux où, vers l’actuelle rue des Rocailles, se situaient des fours à charbon de bois. Le noyau de copains a maraudé les cerises ou accouru au bruit du moteur de l’une des trois seules automobiles sillonnant le pavé mélinois de 1946... « Celles notamment de l’épicier et du serrurier ». Dans la cour des filles, on se souvient du tricotin et des paletots de l’époque, et bien sûr, on parle famille et petits-enfants.

 

Studieux ou non, ils ont aimé le frotter, leur tablier obligatoire, contre les pupitres de cette école qui les a liés pour la vie. Marqués par l’enseignement de Monsieur Queney, « un instituteur aux méthodes déjà modernes » qui avait inscrit à son programme la réalisation d’un petit journal, écrit, dessiné et imprimé par le soin des élèves. « Nous avons, se souvient Claude, vendu des tresses de raphia et des glands pour acquérir une imprimante ! ».

 

Autre lien marquant, celui du catéchisme enseigné par l’abbé Million, qui leur a procuré leur première grande aventure de gosses de l’après-guerre : un séjour en colonie de vacances à Ouvans Orchamps-Vennes, eux qui ne connaissaient que l’horizon de Cita.

 

Et tous n’ont qu’un regret : l’absence de mixité qui aurait étendu ce cercle d’amitié plus encore. Incomparable richesse bâtie autour d’une citation d’Alain-Fournier qui leur sied : «aucun pays n'est le mien, si ce n'est peut-être le bourg où je suis allé en classe et au catéchisme ».

 

  Les garçons, et si vous y étiez aussi ?

 

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