Les écrans, quelles conséquences pour nos enfants ?

Publié le par mairie d'Echenoz-la-Méline

Myriam Heureaux, directrice du Diabolo, et Gisèle Hen­riot, ancienne enseignante et auteur de plusieurs livres sur la question de l'enfant.

Myriam Heureaux, directrice du Diabolo, et Gisèle Hen­riot, ancienne enseignante et auteur de plusieurs livres sur la question de l'enfant.

Ce sont plus de vingt parents qui ont répondu présents pour cette conférence participative.

Ce sont plus de vingt parents qui ont répondu présents pour cette conférence participative.

L'enfant et les écrans : voilà deux thématiques qui, mises ensemble, ne pouvaient qu'in­téresser les parents que nous sommes tous. C'est l'initiative prise par l'accueil de loisirs, le Diabolo, en partenariat avec la municipalité, dans le cadre de la semaine organisée par la caisse d'allocations familiales de Haute-Saône, intitulée « Le rdv des familles ». 
Comme l'année précédente, pour une autre rencontre sur le thème de la journée marathon de l'enfant, c'est la conféren­cière, auteur et éditrice de livres sur le thème des enfants et en­seignante pendant plus de trente ans, Gisèle Henriot, qui a animé cette conférence participative. Quel est l'impact des écrans, tout confondu télévision, télé­phone, tablette ... sur le dévelop­pement de nos enfants ? Telle est la question qui était posée ce soir-là. Après avoir fait un tour de table des parents qui ont tous reconnu qu'eux aussi passaient trop de temps devant les écrans, entre six et dix heures par jour selon le type de travail notam­ment, Gisèle Henriot a rap­pelé que les premières études scientifiques des neurosciences commençaient seulement à être publiées. « En effet, jusqu'à au­jourd'hui, nous n'avions que des constats, celui des parents, celui des enseignants surtout et celui des professionnels des enfants tels que les orthophonistes. De­puis quelques mois, nous avons connaissance des résultats scientifiques. C'est long, mais dans les neurosciences, il faut un certain recul, au moins vingt ans pour voir, mesurer et prou­ver une évolution », constate-t-elle. 
Après avoir posé le constat par quelques chiffres clés, en France, les enfants de 2 ans passent dé­jà cinquante-deux minutes par jour devant des écrans, trois heures trente pour des enfants de 5 ans ... 
Gisèle Henriot est directement entrée dans le vif du sujet, « le problème des écrans c'est le temps passé devant, c'est un temps durant lequel l'enfant est passif et le cerveau n'est pas du tout stimulé et donc ne se déve­loppe pas ou si peu en tout cas, bien moins que si l'enfant était à jouer dehors, seul ou en in­teraction avec d'autres enfants. Les neurosciences constatent donc des retards importants de développement du cerveau concernant le langage, la motri­cité, la concentration ... tout cela est désormais prouvé scientifi­quement. Une des capacités qui se développe le moins selon le temps passé dans les écrans, est la capacité d'adaptation de l'en­fant, or celle-ci est essentielle de nos jours». 
Un constat d'autant plus grave quand nous savons que le cer­veau de l'homme se développe durant toute l'enfance et même jusqu'à 28 ans en moyenne, contrairement à certaines es­pèces d'animaux pour lesquelles le cerveau est déjà développé dès la naissance et l'animal sait déjà marcher dès la naissance. Le constat est-il aussi sévère lorsque l'enfant ne regarde pas des dessins animés mais des programmes éducatifs ? inter­roge une maman dans l'assem­blée. « Le même, puisque c'est également du temps passif, le cerveau se construit et se déve­loppe dans l'activité », répond la conférencière. 
Dès lors se pose la question des limites, « car il ne faut pas inter­dire complètement, cela va créer trop de frustrations et de désir, il faut limiter. Mais que veut dire un usage abusif des écrans ? C'est déjà lorsque l'enfant ne sait pas s'arrêter de lui-même». La règle des 3-6-9-12 de Serge Tisseron, psychiatre, est un bon point de départ pour les parents qui veulent mettre des limites à l'usage des écrans pour leurs en­fants. Aucun écran avant 3 ans, pas de jeux vidéo avant 6 ans, pas d'Internet avant 9 ans et pas de réseaux sociaux avant 12 ans. À savoir également que les pa­rents ont valeur de modèle pour les enfants ... Tout est dit. 

La Presse de Vesoul 17/10/24

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