Si la légende du saut de la pucelle nous était contée
Ne pouvant emprunter le sentier qui court le long de la crête pour échapper à son pousrsuivant, la jeune fille courut en direction de la falaise et se précipita dans le vide…
Les archives départementales regorgent de conte et légendes. Échenoz-la-Méline de par sa localisation au creux d’une reculée calcaire constituée d’abris-sous-roche et d’affleurement rocheux pittoresques offrent la part belle à ces légendes comme celle dite du « saut de la pucelle ».
Cernée par la meute
Il y a fort longtemps, une jeune fille mélinoise belle et sage dont la vertu égalait la beauté, ramassait du bois mort dans la forêt des Breuleux pour alimenter la cheminée de sa chaumière. C’est alors qu’un cavalier, seigneur de ces lieux, fit irruption suivi d’une troupe bruyante à pied en quête de gibier. En ces temps, la forêt était le terrain de chasse du seigneur, privilège réservé aux nobles.
Apercevant la jeune fille, le seigneur dont elle avait repoussé maintes fois les avances, lança son cheval à bride abattue et se mit à la poursuivre. Devinant ses intentions, terrassée par la peur, elle se mit à fuir vers le village pour échapper à son poursuivant.
Cernée par la meute, ne pouvant emprunter le sentier qui court le long de la crête, la jeune fille courut en direction de la falaise et se précipita dans le vide. Des vignerons en contrebas alertés par les cris, découvrirent au pied de la falaise la jeune fille miraculeusement saine et sauve. La légende raconte que la jeune fille eut la vie sauve grâce à l’intervention de Notre-Dame-de-Solborde qui lui prit la main au bord de l’abîme pour l’accompagner tout en douceur jusqu’au sol.
Sur la crête des Breuleux
Il est aujourd’hui difficile de localiser avec précision l’endroit exact de cette falaise abrupte qui pourrait cependant être cette roche qui apparaît aux marcheurs lorsqu’ils découvrent la crête des Breuleux après avoir gravi le sentier des roches qui démarre non loin de la micro-crèche des Mélinous.
On notera qu’une histoire semblable se raconte en Bretagne, à Plomelin, où là encore une jeune femme se jeta d’un promontoire dans la rivière Odet pour échapper à un homme d’église. Et comme pour la légende haut-saônoise, une « main surnaturelle » lui permit de rejoindre la rive opposée sans dommage au contraire de son poursuivant.
Sources archives départementales et bulletin municipal.
Est Républicain 10/08/24