« La commune garde de bonnes capacités pour développer l'habitat »
La Presse: En quelques mots, pouvez-vous nous rappeler ce qu'est le PLUI ?
Jean-Michel Adrey : « C'est le Plan Local d'Urbanisme et i pour Intercommunal car c'est désormais une compétence communautaire, c'est donc géré par l'agglomération de Vesoul. Concrètement, c'est un document d'urbanisme qui traduit un projet d'aménagement et dans ce cadre-là, classe des zones selon la fonction que nous souhaitons leur donner. »
L. P. : Et encore plus concrètement ?
J.M.A. : « Pour faire très simple, une zone peut être classée en zone naturelle, protégée ou agricole ou en zone constructible et cela peut être pour de l'habitat ou pour de l'activité économique comme dans la zone Echenoz-Sud.»
L. P. : Le dernier PLUI est donc terminé ?
J.M.A. : « Oui, depuis longtemps d'ailleurs. Il s'est étendu sur 2013-2019 puis sa révision a été repoussée suite à la crise sanitaire du covid. Ensuite, il faut le temps de la révision et là nous sommes au stade de "l'arrêt projet''. C'est-à-dire le moment de la consultation et des éventuelles remarques tant pour les élus, dans le cadre de délibération du conseil municipal, que pour les citoyens. D'ailleurs, dans ce cadre, le document sera consultable en mairie avec la possibilité de donner un avis favorable ou défavorable et faire des propositions de modification auprès des services de l'agglomération, pas en mairie, le tout via un cahier de doléances. Il y aura aussi la possibilité de rencontrer sur rendez-vous le commissaire enquêteur.»
L. P. : Quelles sont les grandes lignes de ce PLUI ?
J.M.A. : « Sans conteste, les nouvelles contraintes législatives à respecter car le cœur de ce document est le développement durable et notamment les limites de l'artificialisation des sols. Ce document est important car il va s'étendre sur la période 2024-2036, au moins selon de savants calculs. Durant la période 2013-2023, l'agglomération a consommé 100 hectares et selon l'application des nouvelles lois, elle pourra donc consommer 85 % de cette surface sur les dix ans à venir soit 8,5 hectares par an au sein de l'agglomération. Reste ensuite une juste répartition selon les projets des communes. Après, c'est un jeu de vase communicant. »
L. P. : Et ensuite ?
J.M.A. : « Ensuite, pour être complet, il y a le PLH, le Plan local de l'habitat qui est le débouché du PLID sur le volet habitat. Ce document se décline à toutes les communes de l'agglomération et prévoit les perspectives de construction de logement et de remise sur le marché de logement sur les six prochaines années. Pour Échenoz-la-Méline, nous avons un prévisionnel de 42 logements et 10 logements sociaux, là aussi selon la foi. Soit environ sept logements par an. »
L. P. : Et Échenoz-la-Méline dans tout cela ?
J.M.A. : « Quelques points à retenir pour notre commune, la zone dite » des Gofinettes << entre Echenoz et Navenne se voit retirer la moitié de sa surface. qui auparavant était en zone constructible. Le but est de préserver le strict équilibre écologique et donc la limite de la consommation des terres agricoles. Il reste pour faire deux rangées de maisons. C'est d'ailleurs ici que sont prévus six à huit logements sociaux, des petites maisons, pas d'immeubles. Autre lieu, en Presles, dans le prolongement de la rue des Onchets, 16 parcelles sortiront de terre pour l'habitat. Autre point important, c'est le classement en zone humide d'une très grande partie des terrains le long de l'avenue Charles de Gaulle alors qu'une zone d'activité y était dédiée pour l'artisanat et les services, la zone Echenoz-Nord. La zone d'activité est donc très rétrécie car zone humide veut dire zone naturelle à préserver dans le langage urbanistique. Il restera uniquement une bande dédiée à la construction d'habitats le long de la route. C'est dommage pour les entreprises car le lieu était très favorable. »
L. P.: Quel bilan peut-on faire s'il fallait retenir quelque chose ?
J.M.A. : « L'élément à retenir, c'est que la commune conserve une bonne capacité de développement au niveau de l'habitat pavillonnaire».
INTERVIEW RÉALISÉE PAR XAVIER PICAUD-BERNET (CLP)
La Presse de Vesoul du 04/04/24