Risques majeurs : le document d'information communal entre les mains des-élus
La remise du DICRIM par Marie Durand à Serge Vieille et Jean-Michel Adrey, adjoint à la sécurité, à l'urbanisme et à l'environnement.
Dans le cadre d'un stage, Marie Durand, étudiante en troisième année de DUT hygiène, Sécurité, Environnement à l'IUT de Vesoul, a réalisé le DICRIM d'Echenoz-la-Méline et aussi ceux des autres communes de l'agglomération.
Désormais en alternance à la communauté d'agglomération de Vesoul auprès du pôle prévention avec Fabian Jacqueney, conseiller de prévention des risques professionnels, elle a pu nous expliquer les tenants et les aboutissants de ce document. Rencontre.
La Presse : De quand date le dernier document officiel recensant les risques majeurs sur la commune ? Et pouvez-vous nous présenter ce document?
Marie Durand : « Le dernier DICRIM datait de 2014, il fallait donc l'actualiser. Démarche que la CAV 's'est proposée de faire pour les vingt communes de l'agglomération. C'est un document officiel et obligatoire qui recense tous les risques majeurs susceptibles de se produire sur la commune d'Echenoz-la-Méline, à l'image des risques naturels comme l'inondation. Mais aussi les mesures à prendre pour la gestion du risque ( exemple carte des zones inondables de la commune) et quoi faire en cas de catastrophe. Vous y trouverez d'ailleurs l'organisation des secours sur le territoire, les numéros d'urgence et les différents dispositifs d'alerte. »
L. P. : Quels sont ces principaux risques qui peuvent se produire sur notre commune ? Peut-on dire que nous vivons sur une "commune à risques"?
M. D.: « Tous les risques majeurs sont répertoriés, inondation, séisme, mouvement de terrain, transport de matières dangereuses, industriel, neige, verglas, orage, tempête, canicule, grand froid, sanitaire et enfin le risque terroriste. Les risques les plus probables sont les risques métrologiques et notamment les inondations. Echenoz-la-Méline n'est pas une commune plus à risque qu'une autre malgré sa topographie spécifique. Les risques sont plus nombreux à Vaivre ou Pusey par exemple. »
L. P. : Ce document doit-il être actualisé de temps à autre ?
M. D. : « Bien sûr, il faudra l'actualiser en fonction des risques qui peuvent évoluer sur le territoire mélinois, par exemple, en fonction de la nature des entreprises qui s'installeront dans la zone Echenoz-Sud. »
L. P. : Qu'est-ce qu'un risque et quelle est cette « culture du risque » que chaque habitant doit s'approprier comme cela est dit dans le texte introductif du document ?
M. D. : « Il faut savoir que le risque est toujours présent, même si nous parlons que des risques majeurs. Le risque zéro n'existe pas comme chacun peut le comprendre, notamment pour les risques naturels. Un risque, c'est un danger plus ou moins probable pour la population et les biens des personnes. C'est à chacun de s'approprier ce document pour prendre conscience des risques et savoir quoi faire en cas de réalisation et de permettre ainsi d'agir (recevoir et comprendre l'alerte par exemple), c'est ça la culture du risque.»
L. P. : Comment avez-vous travaillé pour réaliser ce document?
M. D. : « La première étape a été la lecture du règlement du DICRIM, puis j'ai travaillé sur le DDRM, le dossier départemental des risques majeurs, c'est le document de référence en matière d'information préventive. J'ai ensuite personnalisé ce document en fonction des risques de chaque commune pour donner le DICRIM. Vient ensuite la rédaction et la mise en page. Puis la présentation aux élus pour des éventuelles modifications, comme cela a été fait ici à Echenoz.»
L. P. : Ce document étant désormais finalisé, quelle est la suite logique des choses ?
M. D. : « Le DICRIM est à destination de la population, c'est un document simple et accessible, mais désormais il faut réaliser le PCS, le Plan Communal de Sauvegarde qui est la réponse au DICRIM et qui, lui, est à destination des élus. Il donne la marche à suivre en cas de réalisation du risque, c'est-à-dire la gestion de la catastrophe et l'après. Ce sera un document plus lourd, plus détaillé. C'est aussi un document officiel et obligatoire. »
L. P. : Plus personnellement, quelle sera la suite de vos études?
M. D. : « Après l'obtention de mon BUT, je vais poursuivre mes études avec un Master gestion des risques et environnement ou une école d'ingénieur. Rien n'est encore arrêté. »
L. P.: Jean-Michel Adrey, en tant qu'adjoint à la sécurité et à l'environnement, quelle finalité allez-vous donner à ce document?
Jean-Michel Adrey: « Notre travail sera désormais de mieux faire connaître ce document qui est d'ailleurs très bien fait, très accessible car facile à lire afin de communiquer au mieux et mettre en place cette "culture du risque" dont nous parlions. Nous allons le diffuser via le site internet de la commune, mais aussi le bulletin municipal avec un risque détaillé par bulletin sous forme de fiche. Nous renforcerons cette communication en direction des liens sensibles comme les trois sites scolaires. Nous ferons peut-être aussi une réunion publique, tout est bon à prendre pour communiquer . Nous aiderons au mieux pour que les Mélinois s'approprient ce document. »
INTERVIEW RÉALISÉE PAR X. P.-B. (CLP)
La Presse de Vesoul du 09/11/23