Le frelon asiatique est-il arrivé à Solborde ?

Publié le par mairie d'Echenoz-la-Méline

Gilles Cholley, à l'ombre de son pêcher, avec son fils Antoine.

Gilles Cholley, à l'ombre de son pêcher, avec son fils Antoine.

A l'heure où le département du Doubs doit faire face, depuis le début de l'année, à une véritable invasion du frelon asiatique et que l'Union apicale 70 relève aussi une propagation des cas dans notre département, nous avons voulu savoir ce qu'il en était sur la commune d'Éche­noz-Ia-Méline. Rencontre avec Gilles Cholley, enseignant de technologie à Scey-sur-Saône et apiculteur amateur, qui détient des ruches du côté de Solborde. 

La Presse : Pouvez-vous nous présenter votre exploitation ? 

Gilles Cholley : « Je possède douze ruches au fond d'un verger, au pied des Roches des Douze Apôtres. 
Je fais plusieurs récoltes dans l'année et quatre variétés de miel. Pour en arriver à cela, j'ai planté dans mon verger de trente ares, une trentaine d'arbres fruitiers et les abeilles ont un cours d'eau qui passe derrière le verger, le ruisseau de la source du Diable qui lui, coule toute l'année, même en cas de sécheresse comme nous avons connu. Les abeilles sont donc très bien ici. » 

L. P. : Si elles sont si bien, la production doit être bonne ?

G. C. : « C'est une bonne année oui, surtout pour les trois pre­mières variétés printemps, aca­cia et tilleul. Ce n'est pas le cas pour toutes fleurs, car nous avons eu trop de pluie et des périodes de fortes chaleurs obli­geant les abeilles à refroidir la ruche en battant des ailes. On dit qu'elles ventilent, et vont moins chercher. Donc, celle petite ca­nicule aura des conséquences. »

L. P. : Nous avons tendance à dire que l'abeille est un bon instrument de mesure de la biodiversité, elles sont au paradis ici ?

 G. C. : « Elles sont bien mais il y a des signes inquiétants. Re­gardez autour de vous, nous sommes en août et vous voyez des fleurs autour de vous ? Il y a des fleurs dans les prairies ? Elles se font de plus en plus rares et les abeilles manquent de nourriture, à tel point qu'elles s'attaquent aux fruits du pêcher à côté. Normalement, elles ne font pas cela, ce sont les guêpes qui s'attaquent aux fruits, pas les abeilles. Elles manquent donc de nourriture, il faudra les nour­rir à l'automne. » 

L. P. : Et donc, le frelon asia­tique est une autre source d'in­quiétude ?

G. C. : « Bien sûr, car je fais par­tie du syndicat qu'est l'Union apicale 70 et je vois bien, via les publications, que cette menace se propage. En 2021, cinq nids détruits sur le département et vingt nids pour 2022. Des do­cuments d'information sont désormais dans les mairies et le Conseil départemental, tout comme l'Union apicale, luttent contre ce fléau. Pour le moment, je n'ai rien détecté ici sur le sec­teur de Solborde mais attention, ce n'est pas impossible que des nids aient été détectés sur Éche­noz-la-Méline. L'an passé, dans le verger, j'avais fait un piège au printemps et par chance, je n'ai rien eu, donc rien sur place. » 

L. P. : Quel est le risque, pou­vez-vous nous l'expliquer à des novices comme nous ?

G.C. : « Tout simplement, le frelon asiatique s'attaque aux abeilles pour  les manger, il est carnivore. Il peut aussi affaiblir une colonie d'abeilles et même la détruire s'il rentre dans la ruche et s'attaque à là reine. Il faut donc éviter qu'il y rentre. Pour cela, il est possible de se prémunir en faisant des ouvertures plus petites, car le frelon asiatique est beaucoup plus gros. Cependant, il peut les at­tendre directement à la sortie des ruches ou à proximité en vol stationnaire et affaiblir gra­vement une colonie. Je sais que certains apiculteurs déplacent leurs ruches en cas de présence de ce prédateur. Ce qu'il faut faire, ce sont des pièges mais en fin d'hiver, début de printemps pour capturer la reine, alors il n'y aura pas de nid. Après, il est toujours possible de les piéger mais si le nid est déjà fait, les pièges ne feront qu'affaiblir la colonie et pas l'éradiquer. Il est bon que chacun fasse un piège à frelon asiatique dans son jardin, c'est très simple à faire, c'est le principe d'entonnoir par lequel le frelon rentre mais ne peut pas ressortir. » ­

INTERVIEW RÉALISÉE PAR NOTRE CORRESPONDANT, XAVIER PICAUD-BERNET 

La Presse de Vesoul du 31/08/23

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