Projet d'agrivoltaïsme dans la future zone artisanale

Les températures que nous connaissons depuis maintenant plus de trois semaines et la sé­cheresse qui s'annonce nous rappellent bien l'importance du débat sur le réchauffement cli­matique et les besoins de trouver des solutions. 
Associez à ce contexte celui de la crise du secteur de la viande bovine dans le monde agricole et vous comprenez le projet d'agrivoltaïsme en devenir à Echenoz-la-Méline, route de Velleguindry, en sortant de la commune direction Besançon. « Ce projet est né d'une discus­sion entre le propriétaire exploi­tant, la famille Combe, et Vesoul Agglomération concernant l'enclavement d'un terrain agricole entre la commune d'Echenoz et la future zone Echenoz Sud. Peu productif, le but est de valoriser cet espace en associant la tran­sition énergétique, la transition agricole et le développement territorial. Cela va aussi renfor­cer le caractère innovant de cette future ZAC Echenoz Sud, même si les deux projets ne sont pas liés », explique Alexis Mahias, responsable d'agence adjoint chez Total Energies, le porteur du projet. 
Les premières études ont com­mencé en 2021. 2023 sera l'an­née de la concertation préa­lable et du dépôt du permis de construire avant l'enquête pu­blique officielle qui se fera en 2024, pour un début d'exploita­tion en 2026. 
A terme, le site permettra de produire 8,8 mégawatts d'élec­tricité, soit l'équivalent de la consommation électrique de 6.200 personnes (hors chauf­fage). Si la parcelle est de 14 hectares, la couverture de pan­neaux n'excédera pas les 4 hec­tares, soit pas plus de 30 % de la surface du champ ; puisque chaque panneau sera séparé par 5 m d'espacement permet­tant le maintien d'une activi­té agricole. Si le terrain reste propriété de la famille Combe, l'exploitant agricole, un jeune agriculteur de Vallerois-Lorioz, souhaite y mettre des moutons. Une activité agricole loin d'être incompatible avec la produc­tion d'électricité verte, bien au contraire pour Alexis Mahias. « Les panneaux permettront de réduire le stress hydrique en li­mitant l'évapotranspiration des sols grâce à la couverture et l'ombre projetée. Le tout en ré­cupérant l'eau de ruissellement sur les panneaux. Une ombre qui sera donc profitable pour les fourrages, mais aussi pour les moutons en cas de chaleurs extrêmes telles celles que nous connaissons. Le cheptel sera aussi en sécurité, puisque tout le site sera clôturé et sous vidéo surveillance »? expose t-il. 
Ce projet permettra de protéger les cultures et les animaux, mais aussi de pérenniser l'exploita­tion en créant un revenu complémentaire. Un gâteau dans le­quel la municipalité aura sa part, puisque selon les estimations, les retombées fiscales seront de 7.000€ par an (IFER l'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau et la taxe foncière) et ce durant les trente ans d'exploi­tation de la centrale avec un re­nouvellement possible. 
A cela, il faut ajouter les 14.000€ de taxe d'aménagement qui se­ront perçus une seule fois. « Une centrale qui sera entièrement démontée à nos frais après la durée d'exploitation », souligne Alexis Mathias. Un réel investis­sement sur le territoire à hauteur de 8,2 millions d'euros, dont près de 3 millions d'euros pour les entreprises locales. Soucieux de susciter l'adhésion des Mélinois( es) à la centrale agrivoltaïque, le porteur du pro­jet, organise une réunion pu­blique de présentation du projet et d'échanges, le mercredi 5 juil­let à 18h30, en mairie. 

La Presse de Vesoul du 15/06/23