" Les violences aboutissent encore à des drames "
De gauche à droite, Karine Biot-Goguey (adjointe à la culture, à la communication et à l'animation) et Evelyne Vernier (adjointe aux associations et au CCAS).
L'initiative vient de l'Association nationale des Maires ruraux. Son objectif est de créer un réseau d'élus qui soient formés et attentifs sur les violences intra-familiales qui sont surtout des atteintes aux droits des femmes. Ces références formées ont la mission d'être à l'écoute des éventuelles victimes et d'être les relais vers d'autres structures telles que le Cidff70 (centre d'information sur les droits des femmes et des familles) ou la Maison de protection de la famille. Une étape importante dans la lutte de ces violences intrafamiliales qui, comme le montrent les différentes enquêtes faites chaque année à l'occasion du 8 mars, sont la première cause de violence en Haute-Saône avec les violences routières. Triste constat avec toujours plus de victimes et de signalements sur le territoire.
La Presse : Pourquoi avoir accepté cette nouvelle fonction ?
Évelyne Vernier : « C'est une problématique à laquelle je suis sensible. Certes, de nombreuses possibilités de recours, voire de secours existent. Notre commune est proche d'une agglomération où coexistent police, associations et il y a aussi le 3919. Pourtant, les violences domestiques aboutissent encore à des drames. Alors si notre rôle pouvait réduire la détresse d'une seule personne, ça vaut la peine de proposer. »
Karine Hiot-Goguey: « C'est un sujet auquel je suis sensible et c'est donc un engagement qui me semble normal. »
L. P. : Pouvez-vous participer aux formations ?
E. V. : « Bien sûr, cela demande de la disponibilité, ce qui nous a conduits à former un binôme. Nous allons travailler à l'organisation ensemble avec l'appui de notre chargé de mission. »
K. B. G.: « Naturellement, d'ailleurs j'ai déjà participé à une organisée par l'Amf70, l'Amf70, la préfecture, le groupement de gendarmerie départemental et d'autres partenaires ; le 3 mars dernier à amphithéâtre de l'Espace 70. Je pense que nous parler sera plus facile pour une victime plutôt que de se rendre à la police ou de commencer directement des démarches judiciaires. J'avais déjà assisté à une formation, en tant qu'élue, sur la désescalade de la violence. »
L. P, : Comment envisagez-vous votre rôle ?
E. V.:« Dans l'écoute et la discrétion. »
K. B. G. : « Moi aussi, dans l'écoute avant tout, parler peut faire beaucoup de bien. Mais bien sûr, si la personne émet le désir d'aller plus loin, je vois mon rôle comme un relais qui permettra d'orienter la personne vers la structure locale la plus adaptée. Je ne me vois pas comme une dénonciatrice ou une justicière, mais plutôt comme quelqu'un qui va proposer des solutions, le tout dans la discrétion la plus totale. »
Informations : 03 84 7514 77
La Presse de Vesoul du 18/05/23