Une journée marathon pour nos enfants

Publié le par mairie d'Echenoz-la-Méline

Gisèle Henriot dans les locaux du Diabolo

Gisèle Henriot dans les locaux du Diabolo

Une soirée très profitable pour Anaïs Vernier

Une soirée très profitable pour Anaïs Vernier

Comme chacun le sait, il n'y a aucun diplôme à passer pour devenir parents et pourtant, bien des choses sont à savoir pour être de bons parents à J'écoute de ses enfants. 
Ce vide a été un peu comblé grâce à une conférence-débat organisée par Myriam Heu­reaux, la directrice du Diabolo, sur le thème « L'enfant dans sa journée marathon, comment se poser et répondre à ses be­soins?». 
Organisée dans Je cadre de la convention territoriale globale que la municipalité a signé avec la Caisse d'Allocations Fami­liales, cette action menée sur l'axe de la parentalité avait pour invitée Gisèle Henriot. Auteure de livres d'éducation pour les enfants sur la théma­tique du vivre ensemble et ani­matrice de groupe de réflexion auprès des parents, elle a été enseignante pendant plus de vingt ans en école maternelle et directrice d'école en réseau prioritaire dans le Doubs. Autour d'une vingtaine de pa­rents, la spécialiste a, dans un premier temps, souhaité écou­ter les parents et les faire s'in­terroger sur le rythme de leurs enfants. À la lumière des der­nières recherches sur les neurosciences, Gisèle Henriot a éclairé les participants sur cette « journée d'adultes » que vivent les enfants. 
« Les journées à rallonge, le bruit en permanence à tel point que nous parlons désormais de surcollectivité, peuvent être des éléments perturbants pour le développement des enfants qui sont en construction. N'oublions pas que le cerveau est en for­mation jusqu'à l'âge de 30 ans. Nous sommes dans une société qui est très dure avec eux dans le sens où elle provoque beaucoup de sollicitations et donc d'épuisement chez eux. Il faut absolument leur aménager des temps de repos et même d'en­nui», explique l'ex-enseignante. Le sommeil, le calme, la nature, bouger, les autres et expérimen­ter, tels sont les besoins fonda­mentaux de l'enfant. Si de nom­breux parents sont aujourd'hui de plus en plus à l'écoute des enfants et l'école de plus en plus bienveillante, le chemin à parcourir est encore long pour prendre en compte l'individua­lité de chaque enfant pour les amener vers l'autonomie qui doit être le vrai et unique but de l'éducation selon la spécialiste. Rencontrée à cette occasion, Anaïs Vernier, jeune maman de deux filles, a répondu à nos questions : 

La Presse : Pourquoi venir à cette conférence ? Cher­chiez-vous des réponses à cer­taines questions ?
Anaïs Vernier : « Je suis toujours attirée par des conférences en lien avec l'enfant, sa psycholo­gie, son développement afin de mieux les comprendre et les ac­compagner. C'est aussi toujours enrichissant de venir échanger avec d'autres parents et profes­sionnels de l'enfance. En tant que maman, la remise en question sur l'éducation que je donne à mes filles est constante, d'où mon attrait pour ce type de soirée. En tant que travailleuse sociale dans la pro­tection de l'enfance, cela m'aide également dans ma pratique professionnelle. 
J'attendais de ce débat des clés pour accompagner le quotidien en collectivité de mes filles et mieux les discerner après ces longues journées. » 
L. P. : Avez-vous trouvé des ré­ponses à vos questions ?
A. V. : « J'ai eu bien plus que des réponses ! Dans notre socié­té, nos enfants ont aujourd'hui des journées bien plus longues que nos journées de travail. Ils ont un rythme effréné et Gisèle Henriot a su nous déculpabiliser de cette société où le parent au foyer devient rare. On ne se rend pas forcément compte, mais nos enfants n'ont pas les mêmes capacités que nous pour supporter tout ce bruit et tout ce mouvement dans leur jour­née en collectivité. En tant que parents, nous devons prendre conscience que nos enfants ont besoin parfois de ne rien faire alors que nous avons ten­dance à beaucoup leur deman­der avant et après leur journée en collectivité. On ne s'en rend pas forcément compte, car nous aussi, nous avons des rythmes effrénés et une charge mentale importante. À travers les échanges et les apports de Gisèle Henriot, cha­cun a pu exprimer son point de vue, son expérience, demander des conseils et cela a été d'une grande richesse. » 
L. P. : Cette conférence vous a-t-elle permis de mieux com­prendre votre enfant et sa journée marathon ?
A. V. : « J'ai de la chance d'avoir mes parents qui prennent en charge mes filles quasi quoti­diennement et leur permettent de couper leurs journées d'école et de collectivité en les accueil­lant à leur domicile. Cependant, les quelques jours où mes filles sont accueillies à la restauration scolaire et à l'ac­cueil périscolaire, cela se ressent dans leur comportement. La fa­tigue est présente et le besoin d'être materné et rassuré égale­ment. Même si Le Diabolo Mé­linois est un accueil de grande qualité où la bienveillance, l'encadrement et le projet péda­gogique sont très bien pensés, il n'en reste pas moins que les enfants ont des besoins à res­pecter et qu'il est important de les prendre en compte afin de mieux les appréhender. A travers l'humour et la bienveillance de cette conférence, je suis repartie le cerveau en réflexion mais enrichi de nou­veaux apports et conseils. » 

La Presse de Vesoul du 30/03/23

Publié dans Actualités

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