Une facture d’électricité bientôt multipliée par 3 : le boucher d'Échenoz-la-Méline a des sueurs froides
Arnaud Begeot devant ses sauteuses électriques énergivores mais indispensables pour la confection de ses mets. Photo ER
Arnaud Begeot, boucher charcutier traiteur à Échenoz-la-Méline tend le dos. L’artisan a des sueurs froides en relisant le courrier reçu par son fournisseur d’électricité le 20 décembre 2022. Une missive l’informant de la reconduction du pack performance de son contrat avec les nouvelles conditions statutaires. « L’heure pleine était à 0,15, elle passe à 0,61 et l’heure creuse de 0,07 à 0,39. Jusqu’alors avec le contrat de 3 ans, nous avions une facture mensuelle d’environ 1 700 euros TTC, là on l’estime entre 5 000 et 6 000 euros TTC soit une multiplication par 3,5 », s’affole Arnaud. Calculette à la main, le traiteur recalcule sans cesse mais rien n’y fait ! Le chiffre mirobolant de 72 000 euros annuel apparaît : « Là, on va attendre fin mars car mon changement intervient le 1er avril et c’est un très mauvais poisson d’avril », s’offusque-t-il.
Cette hausse d’électricité est très mal vécue
Après des périodes difficiles avec la crise sanitaire, le commerçant a réussi à tenir la barre mais cette hausse d’électricité est très mal vécue : « En 2020, il a fallu que je change le compteur pour qu’il passe à la puissance maximum de 59 kW car l’ancien ne tenait plus suite à l’investissement de deux sauteuses électriques énergivores. La facture s’élevait déjà à 35 000 euros ».
Profiter de l’option heures creuses
Avec des réfrigérateurs, congélateurs, vitrines réfrigérées qui fonctionnent 24/24 et 7/7 jours sauf pendant les congés et encore, Arnaud Begeot réfléchit à des solutions afin d’alléger la note salée comme les salaisons qu’il travaille avec son équipe dans son laboratoire : « Il va peut-être y avoir des aides de l’État calculées par rapport aux chiffres d’affaires. Sinon on sera dans l’obligation de limiter la partie traiteur avec moins de plats cuisinés et livrés aux domiciles des clients ». Se levant tôt le matin vers 4 heures et travaillant le temps du déjeuner pour profiter de l’option heures creuses, Arnaud et son épouse Corine se démènent tant bien que mal pour conserver les huit salaires en dépit de cette vertigineuse hausse d’électricité.
Est Républicain 05/01/23