Dans la famille Masson, la tradition de la menuiserie encore bien vivante
Chez les Masson, on travaille le bois de père en fils. Jean-Pierre Masson a repris la menuiserie-ébénisterie familiale située au 193, avenue Pasteur à Échenoz-la-Méline, en 1992. « Pierre, mon papa, l’a créée en 1967 dans un ancien garage automobile transformé en atelier », raconte l’artisan mélinois, âgé de 56 ans. « À l’époque, il s’était associé avec François Roger, puis en 1985, ils se sont séparés. »
Inflation sur les matières premières
Aidé dans sa tâche par Samuel Mathiez, Jean-Pierre, qui a obtenu son CAP à Luxeuil-les-Bains, est passionné par le métier du bois. « Nous mettons notre savoir-faire dans la conception et l’étude jusqu’à la réalisation. Puis l’installation à domicile, avec une fabrication sur mesure pour les travaux neufs comme la réhabilitation », détaille encore l’artisan qui compte 80 % de particuliers parmi la clientèle. « Nous travaillons aussi avec les communes comme Échenoz-la-Méline et quelques grandes surfaces dans un rayon de 40 kilomètres autour de Vesoul. »
En 1997, l’effectif de la menuiserie est monté jusqu’à cinq avec les apprentis. « Aujourd’hui, nous sommes trois avec mon épouse Évelyne, qui gère la comptabilité. »
Aimant le contact avec les clients et le travail manuel, Jean-Pierre comptabilise 38 ans dans ce métier qui restaure et construit de belles choses, parfois difficile. « Nous portons et soulevons beaucoup. C’est un métier fatigant, je commence à avoir de l’arthrose dans les genoux » avoue l’habitant de Velleguindry. L’ébéniste confirme la crise actuelle sur le prix des matières premières. « Ce n’est pas du bluff mais une réalité. Les prix des vitreries, tout ce qui entoure le bois et la quincaillerie subissent des augmentations régulières. »
Quid de l’après ?
Dans quatre ou cinq ans, Jean-Pierre Masson prendra sa retraite. « Nos deux enfants ne reprendront pas la menuiserie. Je crains qu’il n’y ait pas de repreneurs… », soupire l’ébéniste. L’odeur de la menuiserie qui embaume l’avenue Pasteur, l’odeur du bois, de la térébenthine de l’huile de lin, de la cire, un parfum d’enfance bientôt révolu.
Est Républicain 06/09/22