Des stages de « langage canin » pour éviter les morsures
Un chien qui baille ne veut pas dire qu’il est fatigué. S’il se lèche, c’est qu’il ne sent pas bien. Jessica Fallot, avec la Maison du Tourisme de Vesoul, propose cet été des ateliers ludiques aux enfants pour comprendre et traduire le langage canin. La plupart des morsures peuvent être réduites.
Le chien, meilleur ami de l’homme. C’est souvent vrai. Mais parfois, « Médor » se retourne et mord le rejeton de la famille avec qui il avait été adorable jusque-là. Des anecdotes comme celles-ci, il y en a de nombreuses dans les familles qui possèdent un canidé. 7 millions de chiens sont comptabilisés en France et aucun guide pratique « à l’éducation canine » n’est fourni. « 99 % des morsures peuvent être évitées. Les accidents découlent souvent d’un mauvais décryptage des signaux envoyés par le chien aux enfants », constate Jessica Fallot, responsable d’une pension pour animaux, Les Poilus 70, à Noroy-le-Bourg.
Pour la première fois , la Maison du Tourisme de Vesoul a sollicité la professionnelle afin qu’elle organise « un atelier pédagogique et ludique visant à mieux comprendre et traduire le langage des chiens aux enfants, dès 3 ans ». « Apprendre ce langage aux enfants nous paraît important. On réfléchit à le proposer dans les écoles », indiquait au début de l’été le maire de Vesoul, Alain Chrétien. Avec ses chiens Ôhpe et Naya, Jessica Fallot devient traductrice.
La position de l’arbre
La professionnelle qui vit avec les animaux casse les idées reçues : « Un chien qui baille ne veut pas dire qu’il est fatigué ! Il est dans une situation inconfortable », précise-t-elle. Dans ce cas-là, on évite de s’approcher de l’animal. « Idem lorsqu’il se lèche, c’est un signe qui désigne une position qui ne lui convient pas ». S’il remue la queue vers le bas, c’est encore une fois un signe d’inconfort. Idem lorsqu’il détourne la tête. Bref, ce sont autant de signes qu’il convient de décrypter pour éviter un coup de dent. Un câlin enlacé, un baiser, sont agréables pour l’enfant. Or, ces gestes sympathiques et bienveillants peuvent être perçus comme une intrusion ou un danger pour le canidé.
De mauvais chiens, il n’y a point. Il n’y a que de mauvais maîtres. Que faire quand un molosse, ou un roquet, se lance à votre poursuite en aboyant crinière au vent ? « Faire la position de l’arbre, répond la professionnelle devant Liam et Abigaël, deux jeunes vésuliens venus participer au stage avec leurs parents. Cette position consiste à se tenir droit, debout ». Il faut du sang-froid, c’est certain. Avant d’en arriver là, d’autres gestes beaucoup plus pragmatiques peuvent réduire les morsures. « Si votre enfant veut caresser un chien dans la rue, il doit demander la permission au propriétaire », conseille Jessica Fallot. Du bon sens.
Est républicain 23/07/2022