Deux noms, pas de maison
Les sourires sont rares dans l’accueil de jour de Vesoul. Mais il y en a un qui ne semble pas perdre sa bonne humeur, même lorsqu’il raconte son histoire sinueuse et semée d’embûches.
Stojku Kamber rembobine jusqu’au 26 avril 1999, date à laquelle sa femme, sa fille et lui posent leurs valises en France. La petite famille albanaise est aidée par un passeur qui leur conseille de se présenter comme des Kosovars et de changer de nom. Stojku Kamber devient Shala Hrsim. Six mois plus tard, il trouve un emploi à Échenoz-la-Méline. Là, il subit un gros accident du travail. « Je me suis fait écraser la jambe par une pierre grosse comme ça », raconte-t-il en écartant les bras.
En 2003, à la suite de son divorce et à la fin de son contrat, Shala décide de rentrer au pays. Il n’y reste qu’un an avant de revenir en France afin de faire soigner sa jambe. Le quinquagénaire devient ensuite interprète pour la police. Il décide de leur avouer toute son histoire, sa fausse identité comprise, en 2015. « On m’a dit que ce n’était pas une fraude mais un mensonge », assure-t-il. C’est pourquoi la préfecture accepte de lui faire de vrais papiers. Au 1er janvier 2018, sans raison apparente, tout lui a été coupé. Il n’a plus eu droit à aucun revenu. Stojku Kamber, qui a donc retrouvé sa réelle identité, a réussi à vivre pendant six mois grâce à ses économies puis s’est retrouvé à la rue.
« J’ai beaucoup d’amis en France, je n’ai jamais dormi dehors », explique-t-il. Désormais, il dort malgré tout à l’accueil de nuit.
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EST REPUBLICAIN DU 29/12/2018