ÉCHENOZ-LA-MÉLINE DÉVELOPPE UNE AUTRE MANIÈRE D’APPRENDRE
Hâte de retourner à l’école après le week-end ? La question ne se pose plus pour 48 enfants de cette école primaire proche de Vesoul, depuis que deux enseignantes de cours élémentaire et moyen ont choisi de leur apprendre l’histoire, la géographie, les sciences, les arts… autrement qu’assis sur une chaise en classe.
Corinne Patoz et Magali Rolandi pensaient à ce projet depuis la rentrée de septembre ; elles y ont travaillé cet hiver ; elles vont le concrétiser ce printemps, au fil de cinq sorties baptisées les « Lundis de la découverte ». Une bonne manière en somme d’apprendre, aussi, à (re) connaître les richesses patrimoniales du département dans lequel ces enfants grandissent. Dans ce domaine, un manque a été décelé.
« On les a mis en appétit en leur donnant des points d’accroche lors de travaux préparatoires », situent les deux maîtresses, « ils sont impatients désormais ».
Ces enfants de CE1 à CM2 ne vont plus attendre très longtemps. L’opération démarre le 4 avril par le (parc du) château de Ray-sur-Saône (ateliers, photos) et les Forges de Baignes. Elle se prolongera une fois tous les quinze jours jusqu’à fin mai par des apprentissages de terrain dans les centres anciens de Vesoul (musée) et Luxeuil (abbaye), du côté de Ronchamp (passé minier, Chapelle Le Corbusier) et Champagney (musée de la négritude), avant de s’achever par le Plateau des Mille Étangs et la scierie de Miellin. « On sort de l’école mais c’est avant tout la classe », rappellent les institutrices ; elle est - juste - « exportée », le temps de pleines journées. « On va donner du sens à des séances plus classiques. Cela stimule leur curiosité ».
L’avantage, c’est que leur motivation est partagée. Par le directeur (et musicien) de l’école, Pascal Poulain. Début février, le groupe « Steel Alive & Friends », dans lequel il joue de la batterie, s’est produit sous le préau au profit de la coopérative scolaire « Les Mômes de Longeville ». Avec près de 200 participants et l’organisation d’une tombola en support, le projet et son budget (3.000 €) y ont gagné en assurance. Par les parents et la mairie, aussi, qui contribuent à la mise en œuvre de cette bonne idée, à hauteur de « 20 € par enfant ».
Longeville-Echenoz ne fait finalement que poursuivre et développer un concept d’apprentissages portés vers l’ouverture depuis des années, dès le CP. Dernièrement en Normandie, pour parler de la Seconde guerre mondiale ; dans les Vosges, pour développer le thème « de l’arbre au papier ». Objectifs : croiser les connaissances, créer des liens par-delà les âges.
Cette fois, la volonté aura été de se recentrer sur la Haute-Saône, avant, peut-être l’année prochaine, de viser la région (dans sa partie franc-comtoise).
Corinne et Magali préviennent cependant : « cela demande beaucoup de temps de préparation, de mails à envoyer, de personnes à rencontrer… ». Sans oublier, à nouveau, ces essentiels parents volontaires. « Nous avons une chance incroyable ici, certains ont pris des congés pour nous accompagner ».
Philippe BROUILLARD
EST REPUBLICAIN DU 31/03/2016